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A coeur perdu ; fiction by HR Forever ;D

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Shy Meyer, jeune américaine née à Fredericksburg, au Texas, le dix-sept avril mille-neuf-cent-nonante-deux, résume sa vie en trois mots : musique, liberté et équitation. Ceci dit, même si elle est entourée de sa bande d’amis, de son cheval et de ses passions, elle n’en reste pas moins rebelle et n’en fait qu’à sa tête depuis son plus jeune âge.
Des évènements récents n’ont pas arrangé sa personnalité enflammée et sombre, au point qu’elle a décidé de tout oublier – absolument tout. Elle est certaine que le destin s’acharne sur elle et qu’elle n’attire que les malheurs. Sa mère, qui l’élève seule après avoir divorcé il y a dix-huit ans, n’en peut plus et se résout à l’envoyer dans une espèce de ranch, non loin de la minuscule ville qu’est Millarville, en Alberta.
Bien que majeure depuis peu, la demoiselle choisit de faire plaisir à sa génitrice et se rend là-bas sur un coup de tête, sans réfléchir et à contre cœur.
Que va-t-elle y découvrir ? Va-t-elle réussir à effacer tout ses souvenirs comme elle se l’oblige ? Arrivera-t-elle seulement à prendre un nouveau départ ? Ou au contraire, se renfoncera-t-elle un peu plus dans sa bulle ?



C'est ma toute première histoire, je tiens à avertir ! (:
Premier chapitre à paraître la semaine prochaine ou plus tôt si j'ai le temps ; je suis en examen actuellement.
Ceci n'est pas une fiction sur Heartland ! Vous ne verrez donc pas de Ty ni même d'Amy. Certes, l'univers spatio-temporel y ressemble mais c'est parce que j'apprécie énormément le Canada et ses contrées sauvages. J'aurais pu tout aussi bien choisir le Wyoming mais j'ai finalement pris l'Alberta.
Il est normal que je ne dise pratiquement rien de Shy : j'aime garder le suspens. Cependant, vous pouvez poser vos questions pour essayer d'en savoir un peu plus sur ce personnage avant la parution du premier chapitre ! =D

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Trop hate de la suite! L'intro est déjà génial et j'imagine même pas la suite...

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Grave le debut est trop bien j'ai qu'une hâte c'est que tu continue

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    Merci, merci ! =D
    Je commence à écrire le premier chapitre ^^

    Juste comme ça, vous préférez que j'écrive avec "Je" ou "Elle" ? Je sais, je sais, c'est pas très pro d'hésiter ainsi mais j'ai eu une période de doute en plein examen d'allemand What a Face

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MDR moi je prefere quend c'est "elle" mais bon apres ce n'ai que mon point de vue parce que quand c'est "je" j'ai plus de mal a me mettre dedans sachant que je sais tres bien que ce n'est pas mon histoire apres a toi de voir ^^

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    Merci de ton avis ^^

    Je sais que c'est à moi de voir, mais je suis à l'aise avec les deux façons x')
    Huuu ... Je crois que je vais prendre "Elle"

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Perso, j'aime bien les 2 !
A mon avis, ce sera génial dans les 2 cas...
Sympa pendant l'examen d'allemand ! ^^

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Le paysage défilait à grande vitesse de l’autre côté de la vitre. Derrière ses Ray Ban Wayfarer noires, Shy ne distinguait que difficilement la verdure qui l’entourait de toute part et, de toute façon, elle n’avait pas envie de perdre son temps à regarder le paysage. Cela faisait une heure qu’elle errait sur ses routes perdues au milieu d’immenses prés et de champs, délimités par des barbelés ou des barrières en bois et il fallait avouer qu’elle commençait à perdre patience.
Comme pour l’irriter un peu plus, un carrefour l’obligea à s’arrêter. Elle stoppa donc le moteur de sa BMW M3 Coupé E92 blanche au centre des quatre chemins. Quatre destinations ... Elle baissa le volume de la radio et releva ses lunettes de soleil sur son crâne, la bouche entrouverte et un sourcil arqué. Nom de dieu ... Ne connaissaient-ils donc pas les panneaux, ici ?! Elle passa cinq longues minutes sur la carte que sa mère lui avait gentiment donnée avant qu’elle ne parte pour l’inconnu. Mais ça ne l’aidait pas plus que ça : elle était toujours aussi embêtée pour trouver l’adresse de ce fichu ranch !
Un ranch ... Quelle imbécile ! Pourquoi avait-elle accepté la proposition de sa génitrice ? Pour lui faire plaisir, uniquement pour lui faire plaisir. A vrai dire, elle aurait préféré travailler dans un fast-food ou même trouver un job en tant que stripteaseuse que de s’exiler loin de tout ce qu’elle connaissait – ou un peu trop près de ce qu’elle voulait oublier ... Plus elle se rapprochait de son but, plus elle regrettait sa décision de quitter Fredericksburg, au Texas, pour l’Alberta.
La veille, elle avait pris l’avion pour se rendre à Calgary, où elle n’avait eu aucun mal à réserver une chambre d’hôtel pour la nuit. Aujourd’hui, elle avait du plier bagage à six heures tapantes de peur de se faire impitoyablement mettre dehors. Selon les bons programmes d’itinéraire sur internet, il ne fallait pas plus de trente cinq minutes pour rejoindre Millarville, bourgade insignifiante d’environ deux mille habitants.
Elle s’était perdue, elle en était sûre et certaine ! Il n’y avait qu’elle pour se tromper de cheminement. Le plan ne servait strictement à rien car elle n’avait aucune idée d’où elle demeurait. Jusqu’alors immobile, elle reprit la route en s’aventurant sur la droite. Avec de la chance, cette fois serait la bonne. Non, la chance ne lui souriait plus depuis quelques temps – selon elle.
Ainsi, elle rejeta la faute au hasard lorsque les premiers bâtiments se dessinèrent entre d’épais sapins. Tout à coup, les alentours s’étaient transformés. Il n’y avait quasiment plus rien en rapport avec les immenses plaines de toute à l’heure. A la place : des collines, des céréales dorés et orangés, des conifères, des arbres fleuris et des arbustes asséchés. Mais ça n’allait pas changer son opinion sur la région : ennui absolu.
Elle fut aussi énervée de se rendre compte qu’elle réussit à avoir un point de repaire dans ce maudit endroit. A l’aide de ce bâtiment – le commissariat visiblement – elle recouvrit le trajet. Avec un étonnement assez surdimensionné, bon nombre de personnes fixèrent le véhicule que conduisait la jeune Meyer, surtout dans un environnement pareil ! Ce n’était que des paysans ! La preuve : ils gagnaient leur vie en faisant l’élevage de bœufs ou en vendant des légumes. Où était-elle tombée ?!
Pendant qu’elle ruminait de sombres pensées à l’égard de ceux qui allaient l’accueillir, la distance jusqu’au ranch se rétrécissait, vite, même très vite. En moins d’un quart d’heures, Shy eut la stupeur de constater qu’elle était ... arrivée. Stressée, sans savoir pourquoi, elle se mordit la lèvre et se gara dans la cour mélangeant du gravier, du sable et de la terre puis mit pied dehors, se surprenant elle-même à ne pas hésiter.
Sur la droite, un rond de longe, presqu’en face de ce qui semblait être la maison des locataires – vraiment familiale, peinte en rouge et en blanc. A la gauche, à une dizaine de mètres de cela, le barn aux doubles-portes actuellement fermées. Il était dans les mêmes tons que la résidence, quoiqu’un peu plus foncé. Tout contre les écuries, on pouvait distinguer brièvement un manège au sol tapissé de sable jaune.
Une vague de mélancolie et de colère envahit l’américaine qui se dépêcha de passer une main dans ses cheveux – ce qu’elle faisait lorsqu’elle était trop prise par les émotions ou gênée. C’était inutile de ressasser le passé, d’autant plus lorsqu’on voulait en effacer quelques parties. Était-ce une bonne chose ? Elle s’était persuadée que oui.

- Je peux t’aider ?

Haaa ! Qu’était-ce ?! Prise par surprise, la native du Texas sursauta vivement, se retrouvant à un bond derrière elle. Encore choquée, elle mit du temps à reprendre ses esprits et à poser ses yeux verdâtres sur l’être qui avait osé lui adressé la parole sans la prévenir.
C’était un jeune homme, en fait. Il était grand – elle-même ne mesurant que cent-soixante-trois centimètres – et possédait une chevelure blonde un peu en bataille. Il la fixait avec ses petits yeux bleus, un licol sur l’épaule, habillé d’un jeans bleu et d’une chemise à carreaux marron. Ok, il était pas mal mais ce n’était pas une raison pour qu’elle change ses habitudes avec lui et qu’elle lui parle comme toute personne normale.
Elle n’eut pas le temps de répliquer froidement qu’il s’excusa automatiquement de son attitude.

- Ho ! Désolé de t’avoir effrayé !
- Mouais ...

Une jeune femme plus polie et plus gentille aurait dit « T’inquiète, ce n’est pas grave ». Sauf qu’elle n’était pas dans ce cas là. Ce fut pourquoi elle le fixa, les lèvres pincées, remarquant l’état de trouble dans lequel le garçon se trouvait maintenant. Pour lui, elle devait être une de ces filles rebelles, « Sex, Drugs & Rock’n’Roll », notamment à cause de son look extravagant.
Effectivement, en cette heure matinale, Shy était vêtue d’un slim noir très moulant, d’un tee-shirt gris sombre sans manches avec un léger décolleté et d’une vieille veste bordeaux très foncé – pour ne pas dire ébène – qui descendait jusqu’à ses cuisses. A ses pieds, elle portait des souliers de même couleur que son manteau. Elle avait bien évidemment ajouté une petite touche personnelle : une écharpe rayée dénouée autour du cou. Côté maquillage, elle avait simplement posé du fard obscur sur ses paupières, qui s’intégrait parfaitement avec le reste de sa panoplie. Pour terminer, elle avait lâché ses cheveux bruns quasiment noirs.
Pour résumer, elle n’adoptait pas le look typique des employés d’un ranch – c’était à se demander si elle allait monter comme ça à cheval. Rassurez-vous : elle savait faire des efforts lorsqu’elle le voulait – assez rarement, soit dit en passant. Quoiqu’il en soit, ses nouveaux locataires allaient devoir se familiariser avec sa façon de vivre et son look ! Hors de question qu’elle change pour eux !

- Tu es bien ... Shy Meyer ?
- Attends, faut que je regarde sur ma carte d’identité ... Ha oui ! C’est bien moi ! Répondit-elle avec moquerie, sourire supérieur aux lèvres.
- Soit. J’suis Alexander Williams, le petit-fils du propriétaire. Appelle-moi Alex !

Petit-fils ? Parce qu’il y avait de vieilles personnes, ici ? La jouvencelle s’imagina un homme grincheux et ronchon, qui passait son temps à hurler sur ses employés et à donner des ordres, avec une moustache, paresseux et bien d’autres encore. Ho ! Si c’était le cas, ça allait être très drôle à voir ! Elle n’eut pas le temps de se réjouir de ses envies que le blondinet continua sur sa lancée.

- J’te fais visiter ? Tu es bien matinale, n’empêche. On vient tout juste de distribuer les rations aux chevaux.

Elle manqua de s’étrangler avec sa salive.

- Bien sûr. C’est impoli de faire attendre une demoiselle au milieu de nulle part, finit-elle par soupirer.
- Au milieu de nulle part ? S’étonna-t-il.
- Laisse tomber.

Où avait-elle atterri ? Ils ne pensaient donc pas qu’ils étaient une grande ville, si ? Malheur. Enfin, elle allait pouvoir les narguer avec Fredericksburg ou les autres cités du Texas. Elle parierait gros que cet Alex n’avait même pas visité New York, ou Los Angeles, et pourquoi pas Miami ? Dans son enfance, elle avait eu la chance de visiter les quatre coins des Etats-Unis car sa mère gagnait assez d’argent pour entreprendre ces voyages. Sa fille n’avait malheureusement – heureusement ? – pas hérité de son rêve de faire le tour du monde.
Encore plongée dans ses pensées, son cœur eut un nouveau raté lorsque le cowboy – vous appelez ça comment, un gars avec un chapeau sur la tête ? – claqua des doigts à quelques centimètres de son nez. Remettant tant bien que mal ses idées en place, elle grogna tel un chat et, sans avertir, alla chercher ses bagages – deux gros sacs de sport et un sac à main, sans oublier un sac à bandoulière -, dans le coffre de sa BMW. Elle rejoint le grand blond en prenant son temps à chacun de ses pas, limite traînante des pieds.

- Tu vas voir, tu vas te plaire !
- Vraiment ? Et qui te le dit ?!

Le ton glacial et violent qu’elle avait employé désarçonna Alexander, qui ravala sa salive et préféra ne pas revenir sur cette discussion. Il ne demanda pas non plus à porter les valises de la jeune femme de dix-huit ans, sûrement par peur qu’elle ne « l’agresse » une nouvelle fois en moins de trois minutes. Les quelques mètres jusqu’à la maison se firent en conséquence dans le silence complet, brisé par le crissement des semelles sur les minuscules cailloux.



Premier chapitre paru plus tôt que prévu - et très court, au passage, je trouve.
Qu'en pensez-vous ? vos impressions sur Shy ? Des idées sur le grand-père (ou la grand-mère, ou les deux) d'Alexander ? Et que pensez-vous de ce dernier ? A votre avis, comment est le caractère de l'héroïne principale ? What a Face
Je sais, je sais, le début est long mais c'est normal : nous ne sommes pas encore rentré dans le vif de l'histoire, je garde mes idées au fond de mon esprit ! ;D

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GENIALE!!!!!

elle a l'air rebelle en tout cas a mon avis ils vont leur en arriver des trucs avec cte fille là!!!!


En tout cas j'ai hâte d'en savoir plus maintenant!!!

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Invité
    Mercii bien tous x)
    Bon, là, j'suis en panne niveau écriture éè

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O, sa va revenir moi je viens de finir une fiction et je suis entrain de la posté va voir si tu veut !

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Invité


Alexander poussa la porte d’entrée et laissa Shy pénétrer dans le petit hall d’à peine un mètre vingt de largeur. Jetant un coup d’œil autour d’elle, elle finit par pousser un soupir que le blond, par chance, n’entendit pas. Rien ici ne l’attirait. La campagne, les chevaux, les gens, la maison, les alentours, ... Absolument rien ne la poussait à rester dans cette région d’Alberta. Mais la demoiselle décida toute seule de loger au ranch pendant trois jours avant de partir. Avec un peu de chance, ces trois jours la feraient changer d’avis ...
Elle posa ses sacs sur le côté et ôta ses souliers, prenant exemple sur le jeune homme. Bien que rebelle, elle se pliait à la politesse et aux traditions de l’environnement où elle se trouvait – certes, pas entièrement mais quand même. Elle déposa ses chaussures là où il y avait de la place et se permit de compter le nombre de paires qu’il y avait déjà. Une, deux, trois, quatre, ... Au moins six paires. Cela voulait donc dire qu’il y avait au moins six locataires dans cette maison. Et a en juger par les diverses pointures, il n’y avait aucun enfant.
Encore moins à l’aise qu’avant, elle reprit ses bagages et suivit docilement Alex, traînant légèrement. Il grimpa les escaliers, ce qui n’arrangea pas le cas de la jeune femme, qui regrettait désormais d’avoir refuser qu’il l’aide. Elle prit donc cinq minutes avant d’arriver en haut, sur un palier en parquet, assez joli. Sauf qu’elle n’était pas d’humeur à décrire dans les moindres détails la maison où elle allait dorénavant loger pour minimum septante-deux heures.

- Voilà ta chambre !
- Euh ... Je ne suis pas toute seule ?! Je vais devoir partager ?!
- Oui, avec trois autres filles.


Alors là, c’était la meilleure ! Des colocataires ... Horreur ! Bouche-bée, la fille des Meyer dévisagea le garçon, qui était intérieurement et sincèrement désolé pour elle.
Elle jeta ses sacs près du seul lit libre, dans un coin de la pièce. Cette dernière était de taille moyenne, avec un bureau et deux grosses armoires en bois massif. Les murs étaient verdâtres, vanille et beige, le plafond quasiment noir. Des posters et des photos garnissaient les contours. Elle remarqua que tout le sol de la bâtisse était revêtu de parquet marron, ciré peu régulièrement.

- Elle, c’est Emily. Là, Nina et Amber.
- C’est bon, je m’en fous.


Elle avait néanmoins regardé la personne que le blond pointait sur un cadre. C’était trois demoiselles aux airs joyeux. Amber avait de longs cheveux blonds clairs et des yeux bleus lui donnant une allure de psychopathe. Nina avait une certaine ressemblance avec un lutin, à cause de son petit nez retroussé. Emily possédait de grandes prunelles brunes et était plus petite que ses deux compatriotes. Elles n’avaient aucun lien de parenté, à en juger leur physique.
Elle était entièrement en rogne. La seule pensée qu’elle avait était de déguerpir sur-le-champ de cet enfer. Après Sandrelino, elle avait décidé de ne plus vivre. Jake n’avait absolument rien arrangé. Ainsi, sa mère l’avait envoyée ici. Pour Shy, il ne restait plus que la musique, uniquement et seulement la musique.
Quelque chose lui frappa violemment la poitrine, si bien qu’elle étouffa un petit cri. Jamais l’envie d’hurler et de pleurer n’avait été aussi forte. Mais pas devant quelqu’un, pas question ! Elle ravala donc la boule qui obstruait sa gorge et leva les yeux vers le ciel, bloquant son canal lacrymal. Non ... Il ne fallait pas qu’elle désespère tout de suite. Il ne fallait pas qu’elle soit prise en pitié – ça ne l’aurait pas dérangé, en vérité.
Se dégageant du voile de nostalgie qui était prêt à l’accueillir à bras ouverts, elle souffla doucement et put brièvement entendre le Williams dire : « Je te laisse t’installer. Descends dans deux heures pour manger. »
Aussitôt la porte fermée, elle se laissa tomber sur le matelas qui lui était réservé, fermant les yeux et ramenant ses bras derrière sa tête.
Que lui réservait cette stupidité de ranch ? « Chérie, tu vas pouvoir refaire ta vie. Tu vas te faire de nouveaux amis, tu pourras tout recommencer sur le bond pied ». Ces mêmes paroles, prononcées par sa mère avant son départ, eurent le même effet qu’un poignard en pleine poitrine. Rageuse, elle se releva brusquement ; sa tête tourna. A ce moment précis, une feuille de papier sur un ours en peluche attira son attention ...
Elle attrapa le rectangle blanc et le déplia. « Bienvenue chez nous, Shy ! J’espère que tu vas te plaire, ici. On a hâte de faire ta connaissance. Bye, bye ! Signé : la petite troupe. » Mon dieu ! Pourquoi avaient-ils tous une réaction sereine et sympathique à son égard ? Ca ne faisait que la tourmenter un peu plus. Ils ne la connaissaient même pas ! Se remettant peu à peu de ses esprits, elle prit la peluche dans ses deux mains et se surprit à sourire. Elle adorait les oursons comme celui-là. Chez elle, à Fredericksburg, elle en faisait la collection. Tout le monde lui en offrait.
Chez elle ... Ce sujet la remit de mauvaise humeur. Pour se changer les idées, elle entreprit de défaire ses valises et de s’installer. Elle rangea donc ses piles de vêtements dans le compartiment qui restait de la garde-robe, déposa sa guitare électrique contre la cloison et termina en déposant plusieurs « teddy-bears » et breloques à côté d’elle.
Encore une heure. C’était long, trop long. Elle fit le tour de la chambre, inspectant au millimètre près chaque petite parcelle. Ce cinéma eut le don de l’impatienter. Ni une ni deux, elle s’empara de son instrument de musique et grimpa sur son lit, se mettant debout, après avoir branché la guitare à l’une des rares prises d’électricité. Ne réfléchissant guère, elle commença à jouer en sautant en rythme sur les draps, imitant Joan Jett, son idole de rock and roll. Plongée dans la musique, elle ne remarqua pas le boucan qu’elle faisait.
Quelqu’un se mit à tambouriner sur la porte. L’entendant, elle coupa le son et bondit sur le parquet – manquant de glisser et de s’étaler par terre. Elle trottina jusqu’à la porte et l’ouvrit à la volée.
L’inconnu était un garçon. Il s’apprêta à lancer quelque chose à la figure de la jeune femme, mais, après l’avoir dévisagé, aucun son ne sortit de sa bouche. N’aimant pas cette façon d’être fixée par autrui, Shy fit la moue et toussota, pour lui rappeler qu’elle n’était pas une statue. Pourtant, lorsqu’elle s’apprêta à l’engueuler, il pivota sur ses pieds et déguerpis à grand pas. Quelle rencontre intrigante ...
Encore choquée, elle referma la porte avec des allures et gestes de robots, clignant des paupières, convaincue qu’il y avait des gens bizarres sur Terre.

[...]

Les couverts. Les assiettes. Les verres. Le liquide qui coulait. Les plats qui se vidaient. Toutes ces choses qui garnissaient le repas du soir dégageaient une symphonie relaxante mais si répétitive. A force, ça en devenait presqu’ennuyant. Personne ne parlait. Parfois, ils jetaient un coup d’œil à Shy, qui engloutissait de la purée de pommes de terre. Là, la demoiselle pouvait voir en chair et en os les habitants du ranch. Il y avait donc Emily, Nina, Alex, le grand-père de celui-ci et Amber. Par contre, le garçon inconnu n’était pas là. Depuis sa rencontre avec lui, elle n’avait cessé de se demander où il était passé, de trouver comme il fonctionnait au plus profond de lui. Il l’intriguait. Jamais elle n’avait réagi ainsi avec quelqu’un. Il était bizarre, aliéné sûrement. Elle voulait le connaître. N’en pouvant plus de ressasser ces questions sans réponse, elle finit par engager la conversation, innocemment.

- Et l’autre garçon, il ne mange pas ?

Tous s’arrêtèrent de mâcher, certains déposèrent même leur fourchette et leur couteau. Tout les yeux étaient braqués sur elle. Qu’avait-elle dit de mal ? Finalement, ce fut Nina qui lui répondit.

- Tu veux parler de Nathan ?
- Qu’est-ce que j’en sais ?! Je le connais pas !
- Oui, tu parles bien de lui. Il est aux écuries.
- Je croyais qu’on mangeait tous ensemble ?


Chacun se remit à manger, silencieux. Enervée – et de toute façon, elle avait terminé son assiette – la jeune Meyer repoussa sa chaise avec violence et se dirigea vers les escaliers à grands pas, regagnant sa chambre, sous les prunelles ébahies de ses collègues.
Elle claqua la porte aussi fort qu’elle le pouvait et shoota dans le vide, au bord de la crise de nerfs. Ils voulaient jouer à ça ? Ils allaient jouer à ça ! Et elle allait gagner ! Ruminant sa vengeance, plongée dans l’obscurité, elle attrapa l’oreiller et hurla dedans, étouffant son cri. Après s’être mise en pyjama, elle tomba dans les bras de Morphée.



Deuxième chapitre en ligne !
Par contre, j'étais vraiment pas inspirée et j'aime pas mon texte uu"

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